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Fleuve et rivières

Fleuve et rivières

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La géographie

Livron est entourée par trois cours d’eau qui provoquent des inondations fréquentes :

  • au nord de Livron, l’Ozon, petite rivière qui délimite la commune avec Etoile : ce cours d’eau n’a pas été nettoyé efficacement depuis des années. Les dépôts de graviers et l'imperméabilisation des sols due à l’urbanisation en amont, sur la commune d’Etoile, créent une augmentation importante du débit de l’Ozon, ce qui génère des débordements d’eau de plus en plus fréquents sur le territoire de Livron.
  • à l’ouest, le Rhône, est un fleuve puissant qui borde Livron sur environ 6 kilomètres ; bien qu’aménagé par la CNR dans les années 1960-1970, il peut inonder près d’un quart du territoire livronnais (« zone d’expansion de crue » de Prentegarde) ; la dernière inondation date de décembre 2003.
  • au sud, la Drôme, fleuve bordant Livron, représente lui aussi un risque d’inondations si une brèche se forme dans une digue.

L'histoire

Livron a été fondée sur la colline pour sa protection contre les envahisseurs, les ennemis, les seigneurs voisins, et, aussi, contre les inondations de la vallée. La Drôme divaguait alors, jusqu’au nord de Livron. Le Rhône s’étalait avec des tresses pour former des lônes (eau stagnante de peu d’étendue et sans profondeur en communication périodique ou permanente avec une rivière), dont certaines demeurent.

Au Moyen Âge, Livron est peu étendue, sa population commence à augmenter lorsqu’ on commence à aménager des canaux qui permettent de faire tourner des moulins et d’arroser les terres ; alors l’habitat se développe dans la plaine et pour se protéger, notamment des inondations de la Drôme ou de l’Ozon, la population commence à ériger des digues de terre puis de pierre ; ceux qui contribuaient à leur construction recevaient des lopins de terre. Ces digues, pas toujours très efficaces, nécessitaient de fréquentes réparations, coûteuses pour les Livronnais.

Dès le XVIIIe siècle, et principalement au XIXe, les hommes ont essayé de se prémunir de la montée des eaux en créant des digues plus résistantes. Ces protections leurs permettaient d’acquérir des terres de culture, souvent très fertiles, constituées de dépôts de limon successifs.

Ces digues ont souvent été réparées : ce fut le cas après les bombardements de la guerre de 1939-1945 et après chaque inondation importante.


Les risques d’inondation

Ils sont de différentes natures : à Livron, l’inondation peut provenir de la surverse par-dessus les digues et (/ou) de la rupture d’une digue (formation d’une brèche dans la digue).

La gravité de l’inondation est fonction du débit et de la vitesse de l’eau de crue : l’Ozon, lors des crues de 2008, devait débiter un maximum de 200m3/s ; lors de la dernière grosse crue de la Drôme (décembre 2003), la rivière a atteint à Livron, 800 m3/s (et il n’y a pas eu d’inondation) ; enfin lors de la dernière inondation du Rhône (décembre 2003), le fleuve débitait – au droit de Prentegarde –environ 7200m3/s.

L’Ozon

En 2008, suite à de forts orages, la digue s’est rompu. L’Ozon est descendu jusqu’à Fiancey, traversant la départementale formant « un lac » au niveau du terrain sis au Nord Est de la ZAC de Fiancey.


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Ci-dessus : en 2008, la digue rompue

Pour pallier ces inondation récurrentes, la municipalité négocie dans le cadre du Syndicat mixte Barberole Veore (SMBV) qui regroupe les communes riveraines et dans le respect de la loi sur l’eau. En 2011, le SMBV prévoit une mise en état du tronçon de l’Ozon, jusqu’au ponts SNCF et AFS.

Pour pallier ces inondation récurrentes, la municipalité négocie l’aménagement de l’OZON (partie aval) dans le cadre du Syndicat mixte du Bassin de la Véore (SMBV), dans le respect de la Loi sur l’eau. En 2011, le SMBV a prévu une remise en état du tronçon de l’Ozon, jusqu’aux ponts SNCF et ASF ; le projet est en cours.


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Ci-dessus : l’Ozon a envahi toute la zone Nord Est de Fiancey

Le Rhône

A l’ouest de la commune, c’est la CNR (Compagnie Nationale du Rhône) qui assure la gestion du Rhône, au titre de la concession dont elle bénéficie jusqu’en 2023. Dans les années 60, elle aménage le fleuve en créant de nombreux barrages destinés à produire de l’électricité : c’est ainsi que les digues érigées sur les rives de LIVRON et LA VOULTE font partie de l’aménagement hydro-électrique de BAIX-LOGIS-NEUF. Entre 1960 et 1993, la commune n’a connu que de « petites » inondations ; mais, entre 1993 et 2003, 7 graves inondations se sont produites, inondant totalement Prentegarde, causant d’importants dégâts aux habitations et aux vergers. Ces inondations marquèrent la mémoire des familles sinistrées. Des repères de crue gravés sur le mur de l’ancienne maison Duglou permettent de visualiser les hauteurs d’eau atteintes par toutes les crues depuis 1840 et notamment la plus forte crue connue (– celle de 1856 -)…qui n’est pas celle qui a atteint la plus grande hauteur d’eau !


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Ci dessus- Repères de crues – Maison Duglou - Livron


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Ci-dessus, la digue construite sur le Rhône par la Compagnie nationale du Rhône​​

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Ci-dessus: Inondation de 1993 – (Photo de Claude FOUGEIROL)

Pourquoi, malgré un débit plus faible, les crues engendrent-elles, aujourd’hui, des hauteurs d’eau supérieures à celle de la crue de référence de 1856 ? Selon l’Association des Riverains de Prentegarde, c’est le manque d’entretien du lit mineur de Rhône, notamment dans la retenue de Baix-Logis-Neuf et particulièrement à proximité de la Confluence du Rhône et de la Drôme, qui, réduisant la section d’écoulement des eaux de crue, provoque un exhaussement de la ligne d’eau, dont pâtit la zone d’expansion de crues de Prentegarde.

Selon le ministère de l’Ecologie, le traitement des sédiments « est difficilement envisageable à grande échelle pour des raisons environnementales, techniques, et financières » ; mais néanmoins, pour des raisons de sécurité, CNR a été autorisée à effectuer des dragages d’entretien à la Confluence (en 2013) ; les sédiments ne cessant de s’accumuler en ce même endroit, elle a demandé l’autorisation de procéder à de nouveaux dragages, qui devraient pouvoir démarrer en septembre 2016, à condition qu’elle trouve un lieu (ou un usage) approprié pour les sédiments enlevés.

Le PPRI/Rhône

La commune de Livron a, depuis 1992, un Plan de Prévention des Risques d’Inondation (par le Rhône), qui précise les servitudes qui s’imposent en matière d’urbanisme, dans le périmètre inondable ; ce PPRI est en cours de révision.

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La Drôme

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Ci-dessus : été 2009, le seuil de la Drôme, dit seuil CNR, à l’intersection de la passe à poissons

La Drôme est située au sud de Livron. Venant de l’Est, des montagnes du Vercors et du Diois, c’est une rivière de type méditerranéen, avec des débits irréguliers, imprévisibles ; c’est sur les territoires de Livron et Loriol que se situe sa confluence avec le Rhône.

Il y a quelques milliers d’années, elle avait un parcours aval très différent de celui qu’on connaît actuellement (situé beaucoup plus au nord) ; elle s’écoulait sous forme de tresses ou bras, qui, au XIII°siècle ont séparé Domazane de Loriol, ce qui a provoqué des querelles entre les deux communautés pendant… des siècles ; en effet il faudra attendre 1809 pour que les limites entre Loriol et Livron soient définitivement établies.

Les digues de la Drôme

Depuis le haut Moyen-âge, les habitants de la vallée de la Drôme ont construit des digues pour essayer d’accroître les surfaces cultivables ; mais ce n’est qu’au XIX ème siècle, que des digues résistantes au moins aux crues moyennes, seront érigées par les propriétaires des terres qu’elles étaient destinées à protéger, aussi bien en rive gauche (Loriol) qu’en rive droite (Livron). C’est une ASA (association syndicale autorisée par arrêté préfectoral de 1936, modifié en 1961) qui assurait la gestion et l’entretien de ces digues de rive droite, jusqu’à la création de l’AFR, au « profit » de laquelle, elle a été dissoute en 1971. Les digues situées à l’aval de la passe à poissons, réalisées par la CNR dans les années 1960-70, font partie des aménagements du Rhône (seuil CNR). L’AFR a été dissoute (en 2008) au « profit » de la Commune, qui, en l’état actuel de la réglementation, c’est-à-dire avant l’application de la Loi « GEMAPI », est responsable de ses digues.


Les crues fréquentes de la Drôme ont endommagé les digues, au cours de ces trente dernières années et notamment celles de Bompart et Palère Les extractions excessives de graviers par les carriers ont provoqué – à certains endroits -l’abaissement du niveau du lit, créant des incisions, ce qui fragilise les bases des ouvrages (ponts et digues). Les extractions ont été stoppées dans les années 90. Mais depuis une quinzaine d’années, un autre phénomène est observé, susceptible d’aggraver le risque/inondation : c’est l’accumulation de graviers, de sédiments et la formation d’embâcles, dans le lit mineur de la rivière, qui nuisent au bon écoulement des eaux de crue.

Concernant la digue de Palère, des dépôts importants se sont formés face à la digue. Résultat : le courant détourné vient heurter et accentuer l’incision de la base de cette digue, sur une longueur de 840 mètres.


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Ci-dessus : la digue de Palère

La Loi sur l’eau et le PAPI (Programme d’Actions de Prévention des Inondations) préconisent le recul de 150 m de la digue de Palère ; cette solution non seulement difficile à mettre en œuvre (passage de la future déviation + périmètre de sécurité du 2e point de captage d’eau de Domazane), mais, de plus, très coûteuse, pourrait être remplacée par l’enlèvement des matériaux qui obstruent le lit mineur de la rivière et la consolidation du pied de digue : ces projets sont actuellement en cours d’étude.

Suite aux dommages provoqués par la crue de décembre 2003, la digue de Bompart, a été en grande partie réparée en 2005 car elle menaçait la sécurité des lotissements situés à proximité ; une cinquantaine de mètres demeure à consolider.

Actuellement, un Plan d’exposition aux risques d’inondation par la Drôme (PERI) est en cours d’élaboration ; une étude réalisée en 2007 a modélisé une cartographie de l’aléa /Drôme, en simulant l’effacement des digues; elle est présentée ci-dessous (en rouge les zones fortement impactées et en jaune les zones où les inondations seraient moins fortes).


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Bien qu’intégrée dans l’actuel PLU de la commune, cette carte ne constitue pas le zonage du PERI/Drôme.

© Livron-sur-Drôme Réalisation 6tematik